Printemps
avril 2021
Une journée entière en plein air, les mains dans la terre, enfin !
Le temps maussade d’hier et le vent du Nord glaçant m’ayant obligé à renoncer à mes projets de jardinage après la deuxième crise d’urticaire, je m’étais consolée avec une journée lecture bien agréable mais légèrement frustrante tout de même.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir ce beau soleil et cette température douce ce matin au réveil ! Vieux tee-shirt, vieux jean, « qu’est-ce que j’ai encore fait de mes gants ? », une brouette, le tamis et c’était parti pour l’étape une. Récupérer du compost bien mûr sous le tas, tamiser ce qui devait l’être. Un bon mètre cube plus tard je n’avais plus de bras, mais la satisfaction de la tâche accomplie.
Premier carré dans lequel après avoir désherbé et versé une brouette de compost, j’ai repiqué quelques salades.
Le deuxième est actuellement squatté par une grosse botte de paille, son heure viendra.
Un déjeuner rapide plus tard, direction le potager. La nature a repris ses droits, la bourrache et les fraisiers se portent à merveille mais on ne distingue plus les lasagnes du reste.
J’ai fait place nette sur la première.
Re-brouette de compost et semis de betterave, de soucis, de capucines et de tournesols pour les mésanges cet hiver.
J’ai pour projet d’accrocher des fleurs de tournesols aux arbres quand les frimas seront de retour de façon à ce que les mésanges puissent se poser dessus et se servir. Du producteur au consommateur, circuit court. J’espère secrètement pouvoir ainsi faire quelques photos de ces charmantes petites bleues, têtes noires et huppées.
Pour finir j’ai repiqué les aromatiques — estragon, persil, ciboulette — pour accompagner le thym bourgeonnant et la verveine. Dans l’élan, j’ai également repiqué quelques épinards en pots. Quelle drôle d’idée. Mais pourquoi pas, après tout ?
J’en sèmerai abondamment cet automne en place.
Jeudi je séparerai les pieds de tomates qui commencent à se sentir à l’étroit à quatre ou cinq par pot.
Je suis très en retard pour les travaux du jardin cette année. Les semis de tomates ont été bien tardifs, à cette époque d’ordinaire, les poirées, les pois gourmands et les courges commencent à pointer le bout de leurs feuilles.
Ce n’est pas si grave, le potager est un havre de paix, pas une course à la productivité.
Il y aura bien assez à manger pour moi et bien assez à butiner pour les abeilles et les bourdons.
J’ai, grâce à ce lopin de terre, passé une très bonne journée. Demain je grimacerai en me levant en essayant de compter les parties de mon corps non douloureuses, et je me dirai qu’au moins, c’est la preuve que je suis encore vivante et que comme tous les plaisirs celui-ci a son prix, mais que ce n’est pas bien cher payer pour cette sève retrouvée.