Lasagne et carrés
juillet 2017
Depuis quelques années, je cultive deux carrés potager.
J’avais, il y a longtemps, mis en route un potager classique chez mes parents dans une partie du jardin inexploitée, sorte de jungle métropolitaine.
Des heures, des jours, à arracher des ronces, de la vigne vierge, du chiendent, à tamiser et retourner l’ancien lit du Rhône pour espérer y voir pousser des carottes et autres racines.
J’avais la forme, je faisais à l’époque un métier plutôt physique, et j’ai fini par avoir un potager tout à fait acceptable et jusqu’à 32 pieds de tomates de variétés anciennes.
J’avais récupéré des pavés de rue, pour faire des chemins entre les planches, nettoyé, creusé pour faire une planche en terrasse sur la partie la plus « pentue ».
Je n’habitais pas ici, j’y venais le week-end, et quand je ne travaillais pas, je ne faisais que ça.
Et puis la vie est parfois taquine, et pour des raisons de santé j’ai du abandonner.
J’ai rendu à la nature ce petit bout de potager, elle y a très vite repris ses droits et personne n’aurait pu deviner, qu’il avait poussé là des laitues, des carottes, des concombres, des panais, des chicorées, des framboisiers, et j’en passe…
Quelques années plus tard, après un stage chez Terre Vivante, nous avons installé sur une partie herbeuse devant la maison, 2 carrés en bois, remplis du compost parfaitement décomposé, qui attendait son heure dans un coin près de la haie.
Pas de terre à travailler, juste semer, pailler, arroser (le moins possible) regarder, récolter. Activité de tout repos !
J’ai retrouvé le plaisir de faire mes semis, grabotter dans la terre, et de croquer dans les tomates gorgées de soleil, à peine cueillies et encore chaude…
Lors du stage nous avions également étudié le montage d’une lasagne, sorte de butte, agencée avec "ce qu’on a sous la main", des déchets verts, des copeaux de bois, du compost, etc. J’avais trouvé ça fabuleux.
Cette année à la fin de l’hiver, j’ai repris mon courage à deux mains. Nous vivons maintenant sur place, c’est plus facile quand on y est à plein temps. J’ai de nouveau désherbé (sommairement), jusqu’à retrouver mes chemins de pavés, et avec l’aide de mon compagnon, monté une lasagne entre deux allées.

C’est extraordinaire, ça marche tout seul. J’interviens le moins possible. Presque pas de tutorage, des variétés mélangées, pas d’arrosage, un gros paillage, et le tour est joué.
Les tomates commencent à rougir, les courges à se former, les choux romanesco restent tapis dans le peu de place qu’il ont pu trouver en attendant de prendre celle des tomates. J’y ai également semé des fleurs, capucines, soucis et bourrache pour le plaisir pour les yeux et de la bio-diversité.
Devant la petite barrière, des poids de senteurs, du lin en engrais vert, de la consoude pour le purin, des pavots bleus et une arquebuse qui n’attend que d’être taillée pour aller trempouiller dans un peu de sucre et d’alcool.
Bon appétit et à votre santé.